Une mission de plus pour nos collègues de Redu !

Redu, Transinne, Belgium  11 octobre 2023

Il est 12:07:33, l’ensemble des personnes présentes dans la salle de contrôle de Redu sont absorbés par leurs écrans, pas un mot ne sort. Un signal important est attendu, les informations qu’il contient sont importantes pour le futur d’un petit satellite « CubeSat » de 12 unités qui sera bientôt contrôlé à partir de Redu. Vivez donc un instant ce petit événement très wallon !

 

Vega 2 liftoff

PVCC, pourquoi?

Revenons un peu en arrière pour comprendre l’importance de ce qui s’est déroulé le 9 octobre à Redu, au centre ESEC.

Lorsque PROBA V fut lancé en 2013, il était équipé de 3 caméras pour observer la terre. Une 4ème caméra utilisée pendant le développement du projet était alors disponible. Celle-ci fut proposée à la société AeroSpaceLab, situé à Louvain-la-Neuve pour valider son utilisation à bord un micro satellite. Ainsi, le projet Proba V Companion CubeSat (PVCC) fut déposé sur la table. Comme son nom l’indique, ce petit satellite d’à peine 12 unités suivra le plus imposant Proba V et complètera ses tâches d’observation. Une opération très positive pour l’ensemble du paysage spatial wallon dont Telespazio Belgium profite également

Un décollage sans accrocs

Initialement prévu pour samedi 7 octobre à 3 :36 du matin (heure de Redu), le lancement fut ajourné au 9 octobre à la même heure. PVCC, avec 9 autres CubeSat et 2 plus grands satellites décollèrent avec succès grâce au lanceur Vega de l’ESA. L’heure est désormais au déploiement et surtout à l’importante phase LEOP – Launch Early Operational Phase où entrent en scène nos collègues qui opérent chez la station ESEC de Redu.

Concentration Maximale

La mission de nos collègues présents à Redu consiste, en plusieurs « passes », à s’assurer que le satellite suit bien le cours de son déploiement et qu’aucuns problèmes ne surviennent. Pour ce faire, les antennes de Redu-3 et Redu-4, quotidiennement utilisées pour PROBA 1, 2 et V sont reparamétrées pour suivre et recevoir le signal du PVCC durant son passage au-dessus de la station. « Rien de compliqué ! » nous expriment Philippe Reis, Eric Martin, Frederic Hannoteau, Bernard Baijot et Alain Thibert, grands habitués à ces opérations. « Il faut seulement être attentifs et planifier correctement nos actions car ces antennes sont partagées avec les autres satellites PROBA. » Et à Christian Baijot, de l’ESA, d’ajouter « Durant ce passage, nous sommes responsables du segment sol avec nos antennes et nos équipements de réception. Le segment spatial étant sous la responsabilité du fabricant pendant cette phase de validation.» La phase suivante donnera plus d’accès à l’équipe qui, à terme, aura le contrôle du satellite pour assurer les opérations pendant ces deux années de mission d’observation de la terre et de sa végétation.

Mais à quelques minutes du passage, le discours très détendu laisse rapidement place à un silence de plomb où seul le vrombissement des machines ponctue chaque seconde. Et à 12:07:33, un pic ondulant apparait sur les écrans de la salle de contrôle. Ça y est, le signal est reçu ! Et il n’y a pas de retard, ni d’avance, ce qui confirme la bonne position du PVCC sur son orbite. Le niveau du signal décroit légèrement mais la raison est connue : le satellite est toujours en phase de stabilisation. Et après 10 minutes, comme prévu,  le signal disparait, c’est une autre station qui prendra le relais. L’opération est réitérée plusieurs fois durant la journée pour collecter plus d’information et s’assurer du bon fonctionnement du PVCC.

Et

voilà la salle qui s’anime de nouveau, les visages se détendent et chacun vaque à ses occupations. Comme si ce qui venait d’être vécu n’était qu’une routine aussi banale que d’aller chercher son courrier, la scène est déroutante. Mais elle démontre que « extraordinaire » fait partie du vocabulaire quotidien de nos collègues de Redu. Leur sang-froid, la quasi-flegme dont ils font preuve durant cet événement important pour le futur de leurs missions PROBA donne à voir les compétences et l’expérience que chacun d’entre-eux apportent aux opérations de Redu. Bravo les gars !